Pensez-vous que, dans notre solitude, Dieu soit assis près de nous ? Qu’il y ait une présence, invisible mais se manifestant par différents petits épisodes, qui fait que cette solitude-là d’un seul coup peut prendre un sens ?
Je pense qu’on n’est jamais abandonné. Jamais, jamais, jamais… Jamais. Cependant, ce n’est pas quelque chose que je perçois. Ce que je perçois n’est que de l’humain. Tout le temps. Même si « ça » passe par de l’humain, c’est quand même de l’humain. Comme une parole qui me vient et qui est terrestre ; comme une occasion qui m’est donnée ou une surprise qui m’arrive et qui est aussi totalement incarnée, dont quelqu’un de réel est le porteur. Je n’ai pas ce sens-là, le sens de l’invisible dans le « presque-touché » de l’invisible. Cela dit – et c’est une croyance qui est chez moi indéracinable –, je crois que l’on n’est jamais, jamais, jamais abandonné. Jamais.
Christian Bobin
La grace de solitude
23.5.06
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